Les silences entre nous

Lucas avait toujours préféré la solitude. Dans un café tranquille du quartier, il écrivait ses pensées, cherchant les mots justes pour son roman. Ce matin-là, une musique venue de la rue attira son attention: une violoniste jouait avec passion, ses notes semblant raconter une histoire sans paroles.

Intrigué, Lucas s'approcha et s'assit à une table proche. Anna, la musicienne, remarqua son regard concentré mais évita le contact. Malgré cela, jour après jour, ils se retrouvaient dans ce même café, partagés entre un silence lourd et des échanges timides.

Leur relation semblait construite sur ce non-dit, où les gestes parlaient plus fort que les mots. Un après-midi, alors qu'Anna jouait une mélodie douce, Lucas osa enfin lui écrire une lettre, évoquant ses émotions sans jamais le dire en face.

Anna lut la lettre plusieurs fois, puis répondit lors d'un concert improvisé, jouant une pièce qui exprimait bien ses sentiments. Ce dialogue sans parole les rapprocha sans jamais forcer une confession explicite.

Ils apprirent à aimer cet espace entre eux, où chaque silence devenait une promesse. Leur romance, délicate et complexe, refusait la facilité de mots directs, préférant la subtilité des sentiments partagés à demi-mots.

Ce fut une histoire d'amour différente, où la compréhension naissait de ce qui restait tu, et où chaque regard velouté valait toutes les déclarations.

Lucas et Anna continuèrent ainsi, deux âmes liées par la musique et les silences qui, paradoxalement, disaient tout.