Les murmures oubliés du bois ancien

Dans un coin reculé des Pyrénées, entre des collines couvertes de sapins centenaires, se trouve une forêt oubliée que les habitants appellent le "bois ancien".

Je m'y suis aventurée un matin d'été, poussée par une curiosité obsédante pour ses légendes inexpliquées. On raconte que les arbres peuvent chuchoter des secrets que seuls les passants attentifs peuvent entendre.

Alors que je marche doucement sur le tapis de feuilles et mousses, chaque craquement semble répondre à une question que je n'ose pas formuler. L'air est chargé d'une odeur d'humus et de sous-bois, mêlée au parfum fragile des fleurs sauvages.

Au détour d'un sentier, je découvre un cercle de pierres anciennes, à peine visible sous le lierre. Une atmosphère étrange s'en dégage, suspendue entre la réalité et le rêve.

Je reste immobile, attentive aux moindres bruits, et j'entends soudain un souffle léger, presque imperceptible, comme si le vent portait les voix oubliées des temps passés.

Cette présence invisible me trouble et m'apaise à la fois, me rappelant que le silence peut être habité d'histoires. Le jour décline, et je m'assois pour écrire mes pensées, consciente que je ne découvrirai jamais complètement les mystères du bois ancien.

Peut-être que certaines énigmes sont destinées à rester intouchables, simplement pour rappeler à ceux qui écoutent que la nature renferme des mystères que l'homme ne doit pas toujours dévoiler.

Ce voyage intérieur me laisse plus de questions que de réponses, mais avec la sensation précieuse d'avoir touché une dimension secrète de la vie sauvage.

Je quitte le bois avec la conviction que le véritable dialogue avec la nature se fait souvent dans l'oubli de nos attentes, par la simple capacité à être témoin silencieux d'un monde qui continue sans nous.